LA FEMME ET L’HOMME SONT-ILS EGAUX ?le christianisme et les femmes

En traitant les femmes en égales des hommes, Jésus, Paul et l'Église primitive ont bousculé les règles sociales et traditionnelles qui maintenaient les femmes dans le silence, l'isolement et la soumission. Dans l'Église primitive, les femmes occupaient des postes de responsabilité ; elles étaient respectées et souvent plus actives que les hommes.

Malheureusement, plus tard, certains chefs religieux sont retournés aux anciennes pratiques et attitudes envers les femmes et, au cours des trois siècles suivants, ils ont incorporé dans l’enseignement chrétien des doctrines erronées sur le statut inférieur des femmes.

La Genèse, au moment de la création de l’humanité, met l'accent sur l'égalité des sexes plutôt que sur la domination masculine. Elle enseigne que l'homme et la femme sont créés à l'image de Dieu et qu’ils dominent la Terre ensemble. L’apothéose de la Création, c’est la création de la femme pour répondre au besoin de l’homme d'avoir une partenaire qui lui corresponde (Genèse 2.18, 20).

Le texte décrit la création de la femme en la désignant comme l'ezer kenegedô de l'homme, littéralement, "une force qui lui correspond". Malheureusement, le mot "ezer" est souvent traduit par "aide", ce qui implique une idée de subordination ou de servitude, alors que dans tous les dictionnaires bibliques hébraïques qui font autorité, il a le sens de : "aide, assistance, puissance et force". Il n’a jamais le sens de "serviteur".  C’est le concept d'un "partenaire idéal" qui semble le mieux traduire cette idée.

L'apôtre Paul était-il misogyne ? Jésus reconnaissait la valeur des femmes et dans tous ses échanges avec elles, Il a élevé leur statut. En lisant la première épître aux Corinthiens, beaucoup de gens interprètent le message de Paul comme signifiant que les femmes doivent vivre sous l'autorité masculine et accepter qu'elles ont été créées pour servir les hommes.

1 Corinthiens 11.2 dit : "La tête de tout homme, c'est le Christ ; la tête de la femme, c'est l'homme ; et la tête du Christ, c'est Dieu." Des travaux linguistiques récents sur le sens du mot grec "kephale", traduit par "tête" dans nos Bibles françaises, ont clairement montré qu'à l’époque de Paul, le mot "kephale" n'avait pas les sens d'autorité ou de domination. Au contraire, il signifiait littéralement "source" ou "origine", en particulier "source de vie". L'homme a été formé de la poussière, par Dieu. La femme a été façonnée à partir de la côte de l'homme. Ainsi, Adam a été la source de la création d'Eve.

Les travaux récents d’érudits bibliques n'appuient pas la vision traditionaliste de la suprématie masculine et de la soumission féminine mais révèlent une nouvelle compréhension où les hommes et les femmes sont unis dans une relation de soutien et de soumission mutuels.

L'apôtre Paul affirme l'égalité de tous les chrétiens et exprime avec force cette vision du Royaume dans Galates 3:28 : "Il n'y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus Christ. » Aucune différence fondée sur la naissance, le statut ou le sexe. Tous les enfants de Dieu ont les mêmes privilèges et les mêmes bénédictions.

Toutefois il arrivait à Paul de se contredire : "Que les femmes se taisent dans les assemblées car il ne leur est pas permis d’y parler, mais qu’elles soient soumises... Et si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs maris à la maison." (1 Corinthiens 14:33-35) Or d’autres passages nous apprennent que beaucoup de femmes étaient des enseignantes de premier plan dans les églises et que Paul les approuvait et les encourageait dans cette voie.

Pour expliquer ces contradictions, il faut savoir que Corinthe était la ville la plus « cosmopolite » de la Grèce. Le grec était la langue commune, mais on y parlait aussi plusieurs dialectes, ce qui limitait les communications. La langue que Paul parlait à l'église n'était probablement pas le dialecte que les gens utilisaient entre eux, dans un cadre plus informel. Et donc, les femmes, pour la plupart analphabètes, ne connaissaient pas bien le grec et demandaient probablement des éclaircissements ou discutaient entre elles.

Ce passage traite donc probablement du problème des femmes qui perturbaient les services religieux par leurs discussions bruyantes et leurs questions. Paul n'aurait pas décrété une interdiction générale alors qu'il encourageait les femmes à enseigner et à prier dans les réunions publiques.

Paul serait consterné d’apprendre que tant de ses lettres, rédigées dans des situations particulières, ont été au cours des siècles élevées au statut de « règle immuable ». Il faut faire la distinction entre ce qui est écrit dans un contexte particulier et un message pour tous les croyants de toutes les époques.

Dans la Bible, nous voyons bien qu’aux yeux de Dieu, les femmes et les hommes, bien que différents, ont la même valeur. Cela dit, « égalité » ne signifie pas « similitude » puisqu’ils ont tous deux des dons et des aptitudes uniques.

Spirituellement, les hommes et les femmes sont égaux. Physiquement, ils sont différents. Ils ont une anatomie différente, des hormones différentes, une masse musculaire différente, etc. L'homme et la femme se complètent. Ils sont différents, mais aucun n'est supérieur à l'autre. Ce sont tous deux des créations uniques de Dieu qui, pour Lui, ont la même valeur.